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Opinión

Election présidentielle au Mexique: le retour du PRI serait une régression démocratique

Election présidentielle au Mexique: le retour du PRI serait une régression démocratique

Par Veronica Estay Stange Chercheuse en littérature française

miércoles 22 de octubre de 2014, 11:21h

Pinche este enlace para ver el vídeo: http://youtu.be/9Ji4yyKWyJU

C'est le favori du scrutin. La candidat du PRI à la présidence du Mexique Enrique Peña Nieto est en tête des études d'opinions depuis des mois. Sa victoire éventuelle, ce dimanche 1er juillet, serait fortement symbolique puisqu'elle marquerait le retour d'un parti qui gouverna de manière hégémonique le pays pendant 71 ans et surtout de manière très autoritaire.

A moins d’une semaine des élections présidentielles, le Mexique doit faire face à une recrudescence de "stratégies de campagne" pour le moins anti-démocratiques, visant à assurer le triomphe d’Enrique Peña Nieto, candidat du puissant Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui a gouverné le Mexique pendant soixante-onze ans, jusqu’en 2000.

"Nous avons changé", clament les dirigeants actuels du PRI, en prônant le "respect des valeurs démocratiques". Une affirmation que contredisent les actes…

Après l’"éveil" de la population lors de la mobilisation des étudiants début mai sous le titre de "Yo Soy 132", les citoyens se sont donné pour tâche de surveiller de près le processus électoral à travers des organisations telles que "Conteo #Yo Soy 132" ("le décompte des voix #Yo Soy 132"), "Yo Soy Antifraude" ("je suis anti-fraude") ou "Observacion ciudadana" ("Observance citoyenne").

Un Comité juridique a même été mis en place en association avec les Droits de l’Homme pour traiter les cas les plus graves de répression. Ils se sont également proposé de dénoncer, au moyen des réseaux sociaux, ce que les médias officiels taisent.

 

Des supporters "charriés" et des voix "achetées"

Une vidéo postée sur Youtube le 8 juin dernier montre l’une des stratégies de campagne électorale les plus connues du PRI. Lors du match de football à l’Estadio Azteca de México, où le Mexique jouait sa qualification pour la Coupe du monde, des centaines de personnes sont descendues de différents bus qui portaient ostensiblement des instruments de propagande du PRI.

Aux questions posées par l’auteur de la vidéo, ces amateurs de football provenant de diverses municipalités du Mexique reconnaissaient que leur voyage a été financé et organisé par le député du PRI à Ixtapalapa, banlieue de México.

La consigne : manifester leur soutien à Enrique Peña Nieto pendant le match. Ces supporters de l’équipe mexicaine sont aussi les supporters "charriés" (acarreados) du candidat du PRI. A l’époque où ce parti gouvernait le Mexique, le mot "acarreado" est entré dans l’usage pour désigner les personnes payées et amenées dans les lieux des manifestations publiques pour porter le discours et la propagande d’un candidat.

De même, le PRI n’a pas hésité à mobiliser une autre ressource bien connue pendant ses années de gouvernance : l’achat des voix. Le procédé est simple mais efficace : chacun de ces "promoteurs" du PRI doit convaincre dix personnes de donner leur voix pour Peña Nieto en échange d’argent, de nourriture et d’objets divers.

Évidemment, ces "promoteurs" sont à leur tour payés, comme le montre une vidéo reprise par la chaîne d’information T52 "Telemundo", où un membre du PRI discute ouvertement avec une assemblée de promoteurs des conditions de leur paiement.

Une autre vidéo postée sur Youtube le 19 juin montre des monceaux de plusieurs mètres de provisions et d’objets (parapluies, couvertures, vêtements, sacs à dos…) stockés dans une cave du ministère de l’Education de la ville de Jalapa, dans l'Etat de Veracruz. Il s’agit des rançons qui seraient utilisées par les "promoteurs" du PRI dans les jours à venir pour acheter les voix des secteurs les plus défavorisés de la population. La pauvreté et la faim sont aussi des instruments politiques.

Evidemment, dans le cas où ces stratégies ne seraient pas suffisantes, reste le procédé classique réservé pour le jour des élections : l’intervention directe des chargés des bureaux de dépouillement de vote préalablement entraînés par le PRI pour modifier les résultats.

Intimidation par la violence : de la menace à l’assassinat

Mais passons aux choses sérieuses.

"Fais attention à ne pas nous embêter si tu ne veux pas finir comme ça, sale chien". C’est le message laissé, à côté d’une vraie tête de chien, devant la porte de la maison de Clemente Castañeda le 10 mai 2012. Lors des élections législatives dans la ville de Jalisco, Castañeda coordonnait la campagne d’un des opposants du PRI.

Comme le reconnaît la revue "Proceso" en citant une longue liste d’événements semblables, "s’opposer au PRI peut entraîner la mort". Si les crimes liés au trafic de drogues au Mexique font la une des journaux, les méthodes employées à des fins politiques par ce parti dont l’une des promesses de campagne est justement d’en finir avec la violence, ne sont pas moins effrayantes.

Plus fréquentes encore sont les agressions physiques à l’encontre des opposants du PRI lors des manifestations publiques. A l’occasion du match de football du 8 juin cité précédemment, les "charriés" du PRI ont attaqué les membres du mouvement d’étudiants "Yo Soy 132" qui proclamaient leur opposition à Peña Nieto.

De même, une vidéo diffusée sur Youtube le 12 juin montre les milices du PRI en train de frapper violemment des sympathisants du candidat de gauche, Andrès López Obrador.

Si les confrontations entre les citoyens membres de groupes politiques ne sont pas rares lors des processus électoraux, la portée des agressions et des menaces permet de supposer qu’elles font partie d’une véritable stratégie de campagne du PRI.

Ainsi, des membres du mouvement d’étudiants "Yo Soy 132" à l’étranger (Corée, Angleterre, Russie, Brésil, parmi d’autres) ont été menacés de l’annulation de leur passeport ou de l’impossibilité de le renouveler ; des menaces qui, faisant preuve d’une connaissance approfondie de la situation administrative de ces victimes potentielles, ne pourraient être mises en œuvre sans l’intervention de secteurs de l’administration mexicaine officielle.

Les journalistes eux-mêmes ne sauraient être épargnés dans cette campagne féroce. Cinquante et un d’entre eux ont été assassinés au cours des dernières douze années dans les États gouvernés par le PRI, et pendant la période électorale actuelle les menaces de mort se sont multipliées. C’est ainsi que la censure politique vient contribuer au martyrologe journalistique déjà mis œuvre par les mafias de la drogue.

A la veille des élections, ces aberrations politiques viennent nous rappeler que le Mexique est le pays de la corruption et de la violence.

En même temps, les voix qui depuis le mois de mai se lèvent au sein de la population pour dénoncer par tous les moyens ces pratiques révoltantes, nous montrent que le Mexique est aussi le pays de l’espoir et de la maturité démocratique.

"Si nous ne brûlons pas, comment éclairer la nuit ?", disait l'écrivain Henri Michaux...

 

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